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  • La survie de l’espèce

    Alain-Bernard Haïoun – Octobre 2014

     

    Nous sommes les locataires d’une planète aux possibilités limitées.

    L’évolution rapide du nombre des humains nous oblige à poser la question : jusqu’à quand ?

    La simple logique permet d’affirmer qu’il y aura à coup sûr une limite, au-delà de laquelle la qualité de la vie humaine sera gravement menacée, car on ne peut raisonnablement augmenter indéfiniment le nombre des occupants d’une propriété dont les possibilités de logement et de subsistance ne sont pas infinies. C’est le cas de la vie humaine domiciliée dans la seule propriété qui lui est attribuée : la planète Terre. Essayons de nous placer dans une perspective d’un ou de deux demi-siècles.

     

    Quel est le nombre maximal d’habitants que la Terre peut supporter ?

     

    Beaucoup de grands spécialistes se penchent sur cette question mais il n’y a pas encore unanimité sur le nombre maximum d’êtres humains que la Terre peut accueillir. On parle de 9 milliards, voire de 12 milliards et même des 15 milliards. En tout état de cause, le chiffre le plus grand suggère que la population du globe ne devra pas dépasser de beaucoup le double de la population actuelle. Or ce chiffre pourrait fort bien être atteint dans notre XXIème siècle. Il est donc clair que nos propres enfants et petits-enfants sont directement concernés par cette question. Notons que déjà les enfants du XXIème siècle pourraient presque tous vivre cent ans grâce aux progrès de la médecine et de l’amélioration des conditions de vie.

     

    Les limitations de la planète Terre.

    Ce n’est pas tant le changement possible du climat qui est une menace sur l’ensemble de l’humanité, car l’homme pourra toujours s’adapter à une variation de la température moyenne du globe de 2 à 4° comme nous le disent les spécialistes, même si nous devrions faire face à des vagues régulières de réfugiés climatiques qui fuient la montée des eaux des mers ou les régions désertifiées. Le réchauffement global ne va pas menacer l’espèce humaine. Mais c’est avant tout le problème de l’énergie, de la production de nourriture, de la pollution et de l’approvisionnement en matière première qui est difficile. Ainsi, l’hypothèse des 15 milliards d’individus en 2100 suppose, par exemple, que les difficultés technologiques de la production d’énergie nucléaire de fusion soient résolues. Or ceci ne peut pas être affirmé aujourd’hui. L’effort de recherche se poursuit.

     

    Les actions indispensables.

    Dans ces conditions, tous les efforts doivent obligatoirement être faits, de manière soutenue pendant tout le siècle pour : développer intensément les sources d’énergie dites renouvelables (soleil, vent, courants, géothermie), pour diminuer le besoin énergétique par individu et l’élimination de nos gâchis, et également pour l’éducation des populations en vue de la réduction de la limitation des naissances dans les pays de forte fertilité féminine. Ces objectifs sont à considérer comme prioritaires.

     

    Les problèmes sont d’ordre technologique et sociologique. Autant, avec des efforts de recherche, on peut venir à bout des problèmes technologiques, autant il est plus difficile de venir à bout des problèmes sociologiques avec les obstacles politiques et religieux car il est toujours difficile de faire évoluer les mentalités et surtout les tabous religieux. Les solutions passent par l’éducation des enfants, c’est-à-dire des garçons et des filles, alors qu’une partie de la population interdit encore aux filles d’être éduquées pour des raisons dites religieuses.

    Les problèmes technologiques font appel à l’intelligence, heureusement partagée par tous les humains, mais les problèmes d’origine religieuse sont passés au crible de la « foi  religieuse », qui, elle, ne met pas en jeu le raisonnement logique seul, mais les croyances dont l’origine est ancestrale et considérées comme intouchables par beaucoup de croyants intégristes. On peut espérer que, devant le danger des menaces sur l’espèce humaine, les mentalités et les consciences évoluent. La pérennité de l’espèce dépend de cette évolution.

     

    L’augmentation exponentielle des besoins en énergie de l’humanité.

    Il est remarquable que pendant un million d’années environ, l’homme a trouvé dans sa force musculaire le moyen d’exploiter les ressources naturelles, alors que, depuis la maîtrise du feu, il a commencé sa dépendance à la technologie, car la maîtrise du feu représente bien un acquis technologique en fournissant une énergie thermique. Il est probable que c’est sa migration vers des contrées plus froides que celles de son Afrique natale qui lui ont rendu indispensable l’utilisation du feu pour sa survie. Plus tard, il a utilisé la force musculaire d’animaux domestiqués comme source d’énergie pour ses travaux agricoles et son transport. Ainsi, progressivement la quantité d’énergie par individu a augmenté pour faire face à ses besoins vitaux, son agriculture et son industrie.

     

    Puis, son génie lui a permis d’inventer toujours plus de machines consommatrices de chaleur pour générer de la vapeur utilisée comme force motrice, et de machines utilisant les carburants naturels pour faire tourner des moteurs de plus en plus puissants. La découverte de l’électricité, qu’il a pu générer grâce à des machines tournantes actionnées par des moteurs (thermiques, éoliens ou hydrauliques) lui a permis de transporter l’énergie électrique dans toutes ses habitations pour alimenter son éclairage, son chauffage, ses appareils de communication, et toutes sortes de machines motorisées pour ses besoins domestiques et industriels. La soif d’énergie domestiquée des hommes a cru dans des proportions exponentielles.

     

    On peut donc qualifier l’ère dans laquelle il vit actuellement d’ère anthropotechnologique, c’est-à-dire d’une ère où l’espèce humaine ne peut survivre que grâce à des technologies de plus en plus avancées et qui nécessitent, du moins actuellement, de plus en plus d’énergie.

     

    L’humanité est dépendante de l’énergie domestiquée.

    Aujourd’hui, une partie seulement des humains se passe de ces inventions géniales et nous sommes sept milliards à en avoir besoin. Ainsi, grâce, ou à cause de son génie, l’espèce humaine est devenue totalement dépendante de cette énergie domestiquée, très supérieure en quantité à l’énergie de la force musculaire dont nous disposons biologiquement, qui nous suffisait il y a un million d’années. L’espèce humaine est la seule espèce qui a évolué dans cette direction grâce à ses aptitudes cognitives, mais si cela devait durer, il faudrait que nous puissions trouver sur la Terre suffisamment de ressources pour produire tout ce dont nous avons besoin, tant en énergie qu’en objets fabriqués. Or on sait parfaitement que cette condition ne peut pas être remplie éternellement.

     

    L’énergie domestiquée est la meilleure et la pire des choses.

    N’oublions pas, non plus que l’activité humaine, bénéfique pour le confort des individus et l’amélioration de leur espérance de vie, est la cause de la pollution de la planète, de la disparition d’espèces qui sont : soit consommées, comme les poissons, soit tuées par les rejets chimiques de l’industrie ou de l’agriculture ; elle est aussi la cause de la stérilisation toujours plus importante de terrains naturels par l’expansion de l’urbanisation partout dans le monde et de la réduction constante des grandes forêts naturelles.

     

    En résumé : les sept milliards d’hommes que constituent l’espèce humaine sur la Terre on atteint un niveau d’occupation du sol qui fait déjà apparaître la limite du possible, alors que les hommes eux-mêmes voient leur espérance de vie augmenter grâce à leurs inventions.

    On peut penser que nous vivons dans un temps où il nous reste encore une marge dans l’augmentation du nombre des hommes, mais que les nuisances entrainées par cette augmentation imposeront inévitablement une stabilisation.

     

    En effet, depuis quelques années seulement on estime que quelques dizaines de milliers de personnes par an voient leur fin de vie accélérée à cause de la pollution atmosphérique. Ce chiffre augmente d’années en années. L’augmentation de l’espérance de vie vient essentiellement des progrès de la médecine et des conditions de travail qui compensent largement les décès prématurés pour cause de pollution. Il pourrait ne pas en être toujours ainsi. Une augmentation constante constatée du taux de métaux lourds dans les océans, une augmentation aussi de la présence de produits toxiques dans l’eau, les fruits, les légumes et la viande aura inévitablement des conséquences. Si la technologie permettra d’assainir l’air respirable, on ne voit pas comment retirer les polluants que nous déversons dans les océans et les sols, réceptacles ultimes de nos poisons chimiques. Nous absorbons ces poisons en nous nourrissant.

     

    L’homme s’est éloigné de la nature.

    L’humanité primitive vivait dans la nature, l’humanité actuelle vit de plus en plus dans de grandes cités dans lesquelles la nature n’est pratiquement plus visible, elle est remplacée par des habitations, des routes, des avenues qui stérilisent et imperméabilisent les sols. Ce phénomène est irréversible et ne peut que s’accentuer. Le genre de vie des hommes s’est totalement artificialisé en perdant le contact avec la nature. L’espèce humaine a totalement changé de genre de vie en une centaine d’année. Les enfants d’aujourd’hui ne savent pas toujours l’origine des aliments qu’ils trouvent dans les supermarchés et ils le sauront de moins en moins. Ils pourraient parfaitement naître dans une tour, vivre dans du béton et sur du bitume et mourir sans savoir qu’il existe une nature peuplée d’autres espèces. Bien que cela soit exagéré, ce n’est pas totalement de la fiction.

     

    Les contremesures.

    Les menaces sur l’avenir de l’espèce humaines se font donc jour clairement. Heureusement, des contremesures commencent à être mise en œuvre, avec difficulté, mais des principes sont déjà énoncés. On peut citer par exemple : le développement et l’amélioration des énergies dites renouvelables tirées de phénomènes naturels sans pollution, la lutte contre l’origine des pollutions agricoles et industrielles, la conception de véhicules et de machines moins énergivores, les efforts d’isolation thermique des lieux habités, les éclairages à faible consommation électrique, les recherches architecturales pour concevoir des bâtiment à énergie négative, la prise en compte du recyclage des matières constituant les objets fabriqués dès leur conception, ou, bien sûr la poursuite des recherches sur l’énergie nucléaire de fusion.

     

    Sur le nombre des humains.

    Toutes ces mesures pourraient ne pas être suffisamment efficaces si l’évolution du nombre des humains continuait à se faire au rythme actuel d’environ un milliard de plus par décade. Or il n’est pas encore apparu, chez les gouvernants, que la limitation du nombre des humains est vitale pour l’avenir de l’espèce humaine. Au contraire, les principes économiques actuels exigent que la production industrielle soit croissante avec une population croissante. Si bien qu’on ne sait pas encore comment assurer l’équilibre socio-économique avec un principe de croissance nulle. Il est certain que les solutions seraient très impopulaires pour les gouvernants car le peuple n’est certainement pas prêt à accepter d’envisager des carrières professionnelles plus longues, liées à l’augmentation de son espérance de vie, ce qui, pourtant paraît quelque chose de rationnel.

     

    L’humanité survivra dans un mode de vie différent.

    Il faudra probablement faire un effort de pédagogie important pour expliquer les enjeux à la population : la survie à terme de l’humanité liée à un genre de vie progressivement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Les experts devront se pencher sur la planification d’une progression de changements qui ne devrait pas se faire sur cinq ans mais probablement sur plusieurs décades.

     

     

     

     

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  • Questions sur l'Univers, la Vie et l'Homme

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  • On a fait des plans sur la comète.

    Ce n’est pas une galéjade, il s’agit de la comète Churyumov-Gerasimenko, un corps de 5 km sur 3 km, qui orbite autour du soleil que l’ESA se propose de rencontrer grâce à une sonde spatiale baptisée Rosetta. Ce plan doit permettre d’analyser le contenu de la comète et d’y envoyer sur sa surface un atterrisseur : le robot Philae.

    Il s’agit d’un projet, initialement préparé par la NASA, puis abandonné et repris par l’ESA vers 2002 qui y a consacré 1 milliard d’Euro. La sonde a été lancée en 2004 et sa trajectoire corrigée pendant 10 ans en vue d’un rendez-vous avec la comète dans une position favorable qui sera atteinte le 11 novembre 2014. A ce moment, on larguera l’atterrisseur Philae sur la comète afin d’en analyser la nature et diverses propriétés. Ces résultats permettront d’en savoir plus sur la formation du système solaire et peut-être l’origine de la vie car la comète est un objet contemporain de la formation du système solaire et conservé intact depuis l’origine. Elle contient probablement des molécules organiques intéressantes.

    Le nom de baptême du projet vient de la célèbre pierre de Rosette qui a permis de lever le voile sur 4000 ans d’histoire égyptienne grâce au texte qu’elle contenait écrit en 3 alphabets dont l’alphabet hiéroglyphique utilisé dans l’ancienne Egypte. Par analogie, on espère que la sonde Rosetta permettra de mieux comprendre la formation du système solaire et peut-être l’origine de la vie . Mais une raison plus romantique du nom vient de ce que la sonde, qui, après la fin de sa mission en décembre 2015, continuant son voyage dans l’espace lointain, et transportant le fameux disque en nickel, déjà installé jadis sur les sondes Pioneer, pourrait peut-être un jour être découvert par des extra-terrestres qui, cherchant à comprendre cet objet qui serait pour eux un OVNI, trouveraient le disque sur lequel on a micro gravé un texte en mille langues différentes. Si ces gens arrivaient à déchiffrer un de ces textes, ils pourraient alors savoir d’où provient cet OVNI qui serait pour eux une sorte de pierre de Rosette.

    Alain-Bernard Haïoun - Février 2014

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  • Le besoin d’écrire n’est peut-être que le désir de satisfaire le besoin de penser juste. En effet, se mettre devant une page blanche, avec en tête une idée qui nous paraît intéressante à creuser, ou avec le désir d’exprimer ses sentiments ou de fixer pour longtemps des souvenirs, est quelque chose qui peut aider à la maturation de sa propre pensée.

    Formuler sa pensée par écrit exige une plus grande rigueur que de l’exprimer oralement. On est contraint de tenter d’éviter les fautes d’orthographe, de grammaire, et surtout de logique. Ecrire est la façon la plus pratique de corriger son expression grâce à la relecture réitérée de ses textes. J’avoue que j’ai tendance à faire des corrections fréquentes de mes écrits car lors de relectures espacées dans le temps, je me rends compte, quelquefois, de la nécessité de faire des corrections, ne trouvant pas toujours claire l’expression des idées que j’ai voulu coucher sur le papier.

    A l’inverse, il arrive que l’on soit fier de ce que l’on relit en se demandant si c’est bien nous qui avons écrit le texte relu. On se dit alors que l’on a bien fait d’avoir pris le temps de rédiger ses pensées.

    Un autre avantage de la relecture de nos précédents textes est que l’on peut suivre l’évolution de sa propre pensée au cours du temps, et, ainsi, découvrir de nouvelles clés pour les interrogations que nous avions faites précédemment, car avec le temps, beaucoup de nos idées subissent une sorte de maturation que la vie nous a aidée à susciter. C’est pourquoi, écrire sert à mieux penser.

    On écrit d’abord pour soi, mais aussi pour être lu par quelques amis avec lesquels nous pouvons débattre de nos thèses, et, par conséquent faire avancer utilement ses pensées.

    Ecrire permet de se rendre compte de l’avantage du vieillissement qui, petit à petit nous amène plus de sagesse et de sérénité. Certains peuples de l’Afrique disent que lorsque qu’une personne âgée meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît. Alors, écrivons pour que notre bibliothèque demeure après nous.

    Alain-Bernard Haïoun – Janvier 2014

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